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LA BASTIDE CLAIRENCE

CRÉATION DU VILLAGE

Au début du XIIIème siècle, la Navarre est un royaume indépendant de part et d’autre des Pyrénées. Les Navarrais cherchent un débouché maritime vers le nord par la rivière « La Joyeuse » qui rejoint l’Adour puis l’Océan Atlantique. Louis 1er, fils aîné de Philippe le Bel (et futur Louis X le Hutin) décide la fondation de « Bastida de Clarenza » destinée à assurer la sécurité du port fluvial. Des terres sont achetées au village voisin d’Ayherre et la charte de création du village est rédigée à Vincennes en 1312.
Attirés par les avantages (notamment fiscaux), les premiers colons se composent d’environ 30% de Basques et de 70% de Gascons, ce qui fait de La Bastide Clairence un territoire Charnégou (de cultures mêlées). Au début du XVIIème siècle, une importante colonie israélite de juifs séfarades venus d’Espagne et du Portugal (70 à 80 familles) qui bénéficiera d’un statut relativement autonome, s’installe au village. Il resteront environ deux siècles.
Les habitants vivent de l'industrie de la clouterie, de la confection de lainages, de la bonnèterie et de l'agriculture.

PLAN DE CONSTRUCTION URBAIN

La configuration de La Bastide Clairence est particulière. Depuis le Pont de port près de la rivière, la rue principale suit la ligne de crête, s’élargit à mi-pente pour s’ouvrir sur la place ; celle-ci est rectangulaire, entourée d’arcades (dites arceaux). La rue monte ensuite vers l’église. Les maisons côte-à-côte sont économes en espace, les lots ont une largeur de six mètres environ. Selon la période de construction et la fortune du propriétaire, la pierre et le bois dominent dans les façades. À l’arrière, la plupart des maisons disposent d’un petit jardin appelé casalot.

LA BASTIDE CLAIRENCE AUJOURD’HUI

Situé en milieu rural, le village est vivant, ouvert à l’entreprenariat local, au commerce, à l’accueil touristique et présentant un tissu social très riche, grâce aux nombreuses associations rassemblant ses habitants. Le village a su faire face à de nombreux défis dans son histoire et a su y répondre par l’hospitalité.
La Bastide Clairence est aujourd’hui habitée d’un peu plus de 1000 habitants. Le village est labellisé « Plus beau village de France » et « Bastide d’Aquitaine ». Le projet de Clarenza est aujourd’hui candidat au label des Centres culturels de rencontre.

 

LIEUX REMARQUABLES

Le trinquet / Jeu de paume

Une étude sur le bois des charpentes a permis de dater la construction du jeu de paume en 1512, faisant de lui le plus vieux jeu de paume en activité au monde.

Sa construction est liée à la présence de familles nobles à La Bastide Clairence qui assuraient des fonctions de justice, police et des fonctions commerciales importantes. Plusieurs dénominations sont recensées pour le trinquet : maison du jeu de paume, trinquet, maison Gartchot, trinquet Hapette, Gartxot. Il a la particularité d’avoir été peu transformé.
Les dalles en pierre que l’on trouve à l’intérieur des tambours et en bordure de chaque côté de la salle sont probablement d’origine.
Aujourd’hui on y joue à la  pelote basque (main nue et pala-ancha essentiellement) et au jeu de paume. Seuls trois autres jeux de paume sont en activité en France aujourd’hui : Pau, Fontainebleau et Paris (construit en 1908). Connaissant un certain renouveau en France, le trinquet de La Bastide Clairence intéresse beaucoup d’amateurs (nationaux et internationaux) du jeu de paume parce qu’il est un des très rares exemples survivant d’un type de salle qui fut jadis très répandu.

La Place des Arceaux

Une bastide est un type de village, un plan d’agglomération conçu pour mettre le marché au coeur de la cité. Au centre de chaque bastide on trouve invariablement une place. Il semble que la création d’une place fut une priorité des fondateurs, pour le rôle économique de celle-ci dans la vie de la future cité. Élément architectural majeur de la bastide, la place assure plusieurs rôles : administratif, commercial et festif. La place est laissée libre pour les étals et bordée d’arcades qui permettent le passage et le commerce.
La Bastide Clairence n’échappe pas à la règle des bastides. La place des Arceaux est le coeur du village, un lieu de rencontres et d’échanges, un carrefour.

L'église

Édifiée au XIVème siècle, l’église Notre Dame de l’Assomption est consacrée en 1312 par l’évêque de Bayonne et de Pampelune. Elle est remarquable par son porche et ses cloîtres latéraux pavés de dalles funéraires qui en font le premier cimetière de la ville. Il est toujours utilisé par les descendants des premières familles bastidotes. L’intérieur de l’édifice offre un bel exemple d’église basque à tribunes de bois.

Le cimetière israélite

Fuyant l’inquisition d’Espagne et du Portugal, une communauté de juifs s’est réfugiée à Bayonne au début du XVIIème siècle, bénéficiant de la protection du Duc de Gramont. De cette communauté mère, certaines sont venues s’installer à La Bastide Clairence. Leur présence est attestée pendant près de deux cents ans. La communauté, bien intégrée, bénéficiait d’une synagogue et de son propre cimetière. On y a recensé 62 tombes, dont la plus ancienne daterait de 1610.

Le lavoir

Le lavoir appartient à la commune, il n’est pas daté. Situé près du moulin de la ville, il accueillait les lavandières du bourg de La Bastide. Si les femmes allaient par nécessité au lavoir laver leur linge, elles y ont certainement construit quelque chose de poétique par leurs conversations, les mots qu’elles y chuchotaient, les mots qu’elles ont transmis. Aujourd’hui site touristique, il a eu une fonction sociale importante.

La chapelle de Clairence

À l’origine, une croyance très ancienne attribue à une source du village des vertus miraculeuses et surnaturelles pour soigner et guérir les maladies de peau et les maladies oculaires. L’endroit, fort réputé, est ensuite fréquenté lors de fêtes religieuses et visité par des pèlerins le reste de l’année. S’y trouvent alors seulement la fontaine et plus tard la crypte ; le tout surmonté d’une croix. La chapelle est édifiée en 1886 par un bastidot, M. Iribarne. Elle est appelée Notre Dame de Clairence et n’a jamais été ouverte au culte. En 1938, elle est cédée à l’évêché qui n’y engage aucun travaux. Jusqu’à récemment, elle demeure un lieu de procession important le jour de la Saint-Jean. En 1999, la commune l’acquiert pour un franc symbolique, répondant au souhait de plusieurs villageois de la rénover. L’association « Chapelle de Clairence » voit le jour en 2001 et les travaux de rénovation débutent pour se terminer en 2014.